tracce della resistenza umana...per un planetarismo antiglobalista


























 
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December 31, 2002  
Banalité de la contestation spectacle

par Madani Safar Zitoun

1) Quelle écho a eu à ton avis le mouvement qui est né à Seattle? Quelle idée tu t'est faite des relations entre specifique national et dimension globale des mouvements?

Les échos qu’a eu le mouvement né à Seattle sont diversifiés et n’ont pas du tout eu la même ampleur dans les élites cultivées et occidentalisées et parmi les couches populaires sensées être, selon l’idéologie de ce mouvement, les premières concernées par les effets néfastes de la mondialisation annoncée et programmée. Ces populations restent en général très sceptiques vis à vis de ce contre mouvement à la mondialisation

Pour plusieurs raisons dont les principales sont :

1°) La couverture médiatique des événements (manifestations) faite par les chaînes occidentales et même nationales a présenté aux habitants des pays du Tiers Monde frappés par la paupérisation et l’aggravation de leurs conditions de vie les images d’un chahut sympathique de jeunes occidentaux bien nourris et bien habillés vis à vis d’un phénomène qui reste pour la majorité d’entre eux abstrait. La majorité d’entre eux, les jeunes surtout, ne se sont pas reconnus dans les revendications des manifestants. Et ce qu’ils déplorent, c’est surtout le fait que ces derniers, en très grande majorité des jeunes occidentaux, se sont arrogés le droit de parler en leur nom, c’est à dire au nom des pays pauvres dont ils sont très loin de partager réellement les soucis et les problèmes.

2°) La contradiction entre la liberté de circulation apportée par la mondialisation institutionnelle aux jeunes occidentaux (cas surtout de l’Europe, avec le processus d’effacement des frontières) qui n’ont pas besoin de visas pour aller manifester où ils veulent et le sentiment qu’ils éprouvent de vivre un véritable processus d’enfermemement dans leurs propres frontières nationales qu’ils ne peuvent plus quitter avec autant de facilités qu’auparavant.

Le sentiment le plus généralement partagé par tous les milieux sociaux réside dans la croyance qu’il n’existe pas de communanté d’intérêts entre les ressortissants des pays riches et ceux des pays pauvres. Pour la majorité des gens, la richesse et la prospérité se trouvent ailleurs, dans les pays riches et la pauvreté et la restriction des déplacements dans les pays pauvres. Il vaut mieux pour eux être pauvre dans un pays riche que riche dans un pays pauvre. La mondialisation ne peux avoir pour les ressortissants des pays riches les mêmes effets pervers et désastereux que pour les ressortissants des pays pauvres. Et la ligne de clivage très nette entre le monde développé occidental et leur monde à eux continue à se creuser.

2) Quel est le role que le mouvement peut jouer dans le cadre de l'unification européenne? Est-ce que tu crois que le mouvement a des possibilités d'influencer l'édification du "model social européen" et de modifier la question des "frontières de l'Europe"?

A mon avis, les événements de Seattle et de Gênes s’intègrent de manière parfaite dans le large mouvement de construction d’un modèle social européen. Le mouvement de contestation de la mondialisation, de par sa nature et de par les acteurs qui le sous tendent s’intègre de manière parfaite dans les mécanismes de "contestation contrôlée" et normalisée qui se sont mis en place depuis des décennies dans les démocraties occidentales. Il correspond parfaitement à la tendance lourde qui s’est dessinée depuis les années quatre-vingt de l’érection de barricades intérieures de l’Europe vis à vis des pays du sud. Ce mouvement n’est pas porteur d’une remise en cause de ce modèle d’enfermement dans des structures méta-nationales, mais au contraire, par effets de synergie et de liaison entre les différentes ONG et groupuscules agissant en Europe, d’un renforcement de la forteresse européenne vis à vis de l’extérieur.

3) Quelle impression as-tu reçu des formes de communication utilisées par le mouvement? Quelle relation peut-on poser entre formes de communication et formes d'organisation?

N’étant pas très au courant des modalités d’organisation et des modes de communication usités par les contestataires de la mondialisation, je ne peux donner que des éléments d’analyse généraux. A ma connaissance, ces mouvements ont surtout mis en œuvre une stratégie de communication basée sur l’utilisation des caméras des télévisions occidentales comme témoins de la "contestation spectacle" mise en scène dans les rues de Seattle et de Gênes. En mettant la contestation dans la rue sous le regard des projecteurs et des médias internationaux, elles ont cru par ce faire délivrer un message au reste de l’humanité. Mais c’était sans compter sur le traitement dans le sens de la banalisation progressive de la charge contestataire du mouvement qui a été mise en place rapidement par ces médias. Ces derniers sont parvenus rapidement à "hollywoodiser" les images enregistrées et à les noyer dans la culture virtuelle et fictionnelle ambiante, leur faisant perdre leur charge émotionnelle et contestataire. Pour que ces images "parlent" et aient un sens concret pour les gens du sud, il faudrait qu’elles parlent autrement que dans les langues dominantes du spectacle mondial (Anglais, Français, …) mais avec les langues du sud.

4) Qu'est-ce que tu pense des rélations entre mouvement et institutions, soit état national et gouvernement local, soit partis politiques et sindicats? A ce propos on parle beaucoup de nouveau partecipationnisme, de réinvention de la politique du bas...quels sont à ton avis les enjeux?

Ces thèmes me paraissent pour relever pour le moment, bien plus de l’utopie en ce qui concerne les pays du sud que de la réalité. Ils relèvent de problématiques et de préoccupations très avancées qui ne sont pas à l’ordre du jour dans la majorité des pays en voie de développement qui en sont encore à la recherche d’un modèle de contrat social entre les différents acteurs de la scène sociale. L’enjeu fondamental à cet égard dans les pays comme l’Algérie consiste à mettre en place des canaux et structures de participation aux affaires de la cité qui sont chez nous surtout des affaires de développement durable, de création d‘emploi, qui tiendraient compte des ressources de sociabilité et d’"ingéniérie sociale" traditionnelles qui ont par le passé, fait leurs preuves dans la gestion du micro-local. A cet égard, la mondialisation, en renforçant le hiatus entre pays riches et pays pauvres s’avère être particulièrement contre productive en terme de renforcement des capacités de gestion démocratique. Les pays "émergeants" comme la Tunisie, la Chine, etc… qui ont réussi à s’intégrer à la mondialisation économique sont des Etats autoritaires et très centralisés. Et le processus de mondialisation, qui repose sur une nouvelle redistribution des cartes économiques entre pays à main d’œuvre bon marché et les pays pourvoyeurs de capitaux est malheureusement porteur d’un processus de renforcement de ce type d’Etat limitateur des libertés individuelles et collectives. L’équation démocratie = développement n’est pour le moment pas à l’ordre du jour de l’agenda des zélateurs de la mondialisation, quoi qu’ils en disent.

5) Jusq'a quel point peut-on considérer le développement du mouvement une expression des changements du travail et plus en géneral des transformations du mode de production capitaliste?

On peut pour le moins dire que que le mouvement de contestation de la mondialisation émane d’une nébuleuse d’organisations non gouvernementales et syndicales d’un nouveau type qui expriment le malaise social vécu par beaucoup de couches sociales des pays industrialisés frappées de plein fouet par les procesus de délocalisation des emplois industriels en direction des pays du sud à faibles coûts de main d’œuvre et à niveau de syndicalisation inexistant. Ce mouvement essaie de récupérer les déçus des syndicats traditionnels qui n’ont pas su ou pu renouveler leurs effectifs vieillissants et leurs modes de travail syndical et des catégories nouvelles de populations victimes de processus de dépermanisation des emplois et de précarisation des conditions de travail. La mondialisation et le nom "politiquement correct" à travers lequel on identifie l’ensemble des processus complexes de transformation du mode de production capitaliste à l’ échelle planétaire. Cette nouvelle phase dans l’organisation du capital ne nécessite plus comme dans le passé la circulation des personnes en direction des bassins d’emploi mais plutôt le contraire, c’est à dire la circulation des capitaux en direction des zones de coûts très faibles de la main d’œuvre. Elle a besoin, dans cette logique, du maintien des conditions de reproduction du sous développement dans les pays du sud, garantes du maintien de ces coûts de main d’œuvre à des niveaux très bas. Et elle n’est pas porteuse, contrairement à ce que l’on croit, d’un processus de détériorioration des conditions sociales dans les pays industrialisés, qui de ce fait, exportent leurs nuisances vers les pays du sud et importent une main d’ouvre hautement qualifiée et formée aux frais de ces pays du sud (informaticiens par exemple) pour faire fonctionner de nouvelles activités plus propres et à très forte valeur ajoutée. Ce qui explique la consolidation des "forteresses" européenne et américaine et les politiques d’immigration de plus en plus restrictives.

6) Du point de vue du sud de la Meditérranée, tu crois que le mouvement a la possibilité de changer quelque chose dans les rélations de force existentes entre les différents pays des deux cotés?

Du point de vue des pays du sud, ce mouvement pourrait changer les choses du point de vue des relations déséquilibrées actuelles s’il parvient à adopter une attitude bien plus constructive, de force politique réelle et à se départir de son attitude défensive. Cela voudrait dire qu’il devrait passer du statut de combat d’arrière garde contre les effets de la mondialisation à un statut de mouvement structuré articulé aux forces politiques et aux tendances politiques lourdes des pays industrialisés. Je ne suis pas optimiste à cet égard sur les possibilités de changement à court et à moyen termes.

7) A Genes le mouvement a posé avec force la question de l'immigration, comme question politique centrale, tu crois que "le destin des immigrés" peut devenir una composante durable des révendications de la "nouvelle question sociale"?

La question de l’immigration constitue à mon avis la question centrale des années à venir, si l’on veut effectivement lutter contre le syndrôme de la "forteresse Europe" et construire un espace économique et social euro-méditerranéen. La circulation des personnes, la clarification des conditions de circulation des personnes et pas uniquement des biens, des capitaux et des profits doit être réglée dans des conditions qui arrangent toutes les parties en présence.

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31.12.02

December 29, 2002  
... a proposito del post di Rattus (vedi sotto):

Che sia il linguaggio il codice della macchina-corpo ? Una specie di
"demone" nella macchina ? Che questa sia determinata dal codice della
sintassi e che il corpo ne rappresenti la gabbia, simula l'orfico-platonismo
antico in veste cyber...

Il corpo di cui parla Rattus è ancora il corpo dell'anatomia seicentesca o
il corpo-senza-organi di Artaud ? Se è questo, il linguaggio di cui si parla
è un "organo" tra gli organi, o come si potrebbe dire usando il linguaggio
dell'Augè: un organo-non-organo...il sangue che fluisce in tutti gli organi,
il software cyber-biotico che annulla/determina il limite del
corpo-senza-organi nella ""realtà"" sociale?

Dopo la "morte del significato" si è avuta l'alba del rinascimento del
segno: la sua libertà anarcoide, la sua theoria postmoderna, i suoi
""oggettivi"" limiti deboli...
Nella "società della comunicazione generalizzata", il linguaggio ha perduto
i contorni concettuali del linguaggio-oggetto della linguistica: non più di
parole e strutture si parla ora, ma di "rapporti di dominio". Se la messa in
produzione del bios ha seguito il foucaultiano piano biopolitico è perchè la
ristrutturazione neocapitalistica ha imposto la messa in produzione del
corpo stesso (linguaggio-organo-non-organo compreso) e delle sue cure. Oltre
chè di tutto l'apparato ambientale necessario alla riproduzione del valore.

Il conflitto è quello derivante dalla sussunzione TOTALE della vita umana
(linguaggio sociale compreso, of course) al piano utopico del capitale nel
suo antropologizzare la "legge" del valore fin dentro l' "ano solare"
dell'anthropos.

Ecco perchè, a me pare, non vi sia contraddizione tra una critica alla
potenza performativa demoniaca del linguaggio del capitale con la teoria
generativista delle strutture linguistiche. Tra un bios che replica il suo
codice e un "mondo 3" che si incarica di metterlo in produzione...
L'osso è l'anthropos come "forma-non-forma" di una pura processualità senza
fini...

c/
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29.12.02

 
Un intervento di Rattus [lista rekombinant]

Nel vasto territorio dei grandi temi, delle questioni
scientifico-filosofiche di ampio respiro, ricorre con frequenza la tematica
del condizionamento del pensiero o del comportamento. Una questione davvero
enorme, che qui non ho davvero la pretesa di risolvere. Si trattera'
piuttosto di una breve e spero piacevole escursione sul tema, tanto per
tenerlo vivo.
Poco sopra, quasi intuitivamente e senza pensarci troppo, ho scritto
"condizionamento del pensiero o del comportamento". Come se le due entita'
, pensiero e comportamento, siano in qualche modo separate.

Su questa separazione vale ragionare, prendendo le mosse da una delle piu'
forti suggestioni che ha prodotto la letteratura sul tema del
condizionamento: quella della cosiddetta "neolingua".

George Orwell in 1984, il suo ultimo romanzo, riprende il filo di una lunga
serie di interventi, per lo piu' in forma di saggio, in cui paventava i
rischi di un uso banalizzato e ideologico del linguaggio. Nella celebre
appendice a 1984 intitolata "I principi della neolingua" Orwell da corpo a
quella che per molti versi era diventata la sua ossessione: l'idea che il
linguaggio venisse adattato alle esigenze del potere politico, fino ad
essere trasformato in qualcosa di inservibile per qualsiasi forma di
pensiero critico e libero.

Si tratta di un tema che ricorre con frequenza nella letteratura
fantascientifica. Piliph Dick nella famosa "outline" del romanzo mai
scritto "Il nome del gioco e' morte" parla di uno "speedtch", neologismo
intraducibile che risulta dalla fusione di speed (velocita' ) e speech
(discorso). Tuttavia Dick non attribuisce allo "speedtch" la connotazione
negativa che invece gli attribuisce Orwell. Si tratta, nelle sue parole:
"di una sorta di stenografia mentale che consente di parlare a gran
velocita' ".

Una forma raffinata di "neolingua" e' quella a cui lavorava Alex
Turri, protagonista del racconto "Cancel", piacevole e stimolante
escursione letteraria di Bifo a fine anni '80. La logica di polizia
preventiva alla "Minority Report" viene affrontata dal racconto nella
prospettiva del controllo del linguaggio. Il dirigente del Global Military
Language presso cui lavora Turri si rivolge con queste parole al giovane
ingegnere del linguaggio calabrese:

"I ribelli planetari dei quali ci dobbiamo occupare sono sconosciuti
perche' non esistono, sono potenziali, ipotetici, probabili"

Nel racconto di Bifo il controllo si dispiega dunque attraverso una ricerca
sull'ingegnerizzazione del linguaggio, una analisi formale dei processi
cognitivi.

Puo' sorprendere o insospettire, ma la maggior parte degli "ingegneri del
linguaggio" dei nostri giorni contesta alle fondamenta il concetto stesso
di Neolingua cosi' come lo intendeva Orwell.

Nell'ipotesi di Orwell scopo della Neolingua: "non era soltanto quello di
fornire un mezzo di espressione per la concezione del mondo e per le
abitudini mentali proprie ai seguaci del Socing, ma soprattutto quello di
rendere impossibile ogni altra forma di pensiero".

Ora se la struttura del linguaggio e' concepita secondo l'ipotesi
computazionale, pretendere di impedire il pensiero attraverso il linguaggio
e' assurdo quanto pensare di modificare l'articolazione di un braccio
attraverso un'applicazione di tintura di iodio. L'ipotesi computazionale
del linguaggio non ammette che il pensiero venga plasmato nella sua
struttura perche' ritiene che questa struttura, soggiacente e comune, non
sia conseguenza di una pratica educativa, didattica, ma appartenga al bios
del sistema, all'hardware.

Si puo' portare come esempio quello dei tabu' sessuali nella neolingua. Nel
ragionamento di Orwell con il termine "reasesso" la Neolingua riassumeva
tutti i possibili comportamenti considerati sessualmente devianti. Nel
comprendere fornicazione, adulterio, pederastia e quant'altro sotto il
termine ombrello "reasesso" la Neolingua pretendeva di eliminare questi
comportamenti prima dal vocabolario e poi, di conseguenza, dalla realta'.
Nei fatti questa pretesa non puo' che fallire. Non e' che il comportamento
sessuale venga meno quando viene negato sul piano del linguaggio.
Ma la questione e' pero' un' altra. Nell'ipotesi di Pinker e di altri il
linguaggio e' una sorta di traduzione del "mentalese". Il mentalese e' cio'
che noi potremmo definire il pensiero. Un'entita' che, per esempio, non
esclude certo il comportamento sessuale perche' non ha a disposizione
"parole" per definirlo.

E questo, incidentalmente, aiuta a capire perche' Chomsky
rifiuti sistematicamente qualsiasi implicazione tra la sua teoria del
linguaggio e la crociata che svolge contro la "Fabbrica del consenso".
Per intendere in che senso il "mentalese" ha da fare con gli atteggiamenti
antintellettuali di Chomsky e con i populismo del MIT, si puo' prendere un
frammento di una sua intervista, in cui afferma che, quando discutono di
calcio, le persone comuni: "si lanciano in lunghi e complessi ragionamenti,
per elaborare i quali è evidente che sono necessarie molte risorse di
pensiero analitico".

E' chiaro che la complessita' di questi ragionamenti calcistici non si
coglie nella loro struttura superficiale ne' la si puo' in alcun modo
ricavare quando si scelga come parametro di valutazione l'analisi del
periodo o un lessico "erudito".
La si coglie invece se si e' interessati alla struttura soggiacente, al
mentalese.

Ma di fatto la questione - stringo come possibile - e' questa: dalle
ipotesi pionieristiche di Turing fino alle ultime teorie di Chomsky il
ruolo del linguaggio subisce una sorta di restringimento. Non posso
riassumere qui quello che dice Pinker nel suo libro, ma sostanzialmente a
me pare che la fine della centralita' del linguaggio corre parallela alla
sua (prossima e pretesa) definitiva "mappatura" logica. Si ha la sensazione
che per questa via si stia arrivando a qualcosa di simile a quello che e'
avvenuto con i teoremi di Godel: la difinizione dei limiti di un ambito
teorico.
Se la macchina di Turing esauriva il periplo della matematica, rendendola
qualcosa di simile a quella geografia che aveva perso da tempo il suo
status di scienza sperimentale, cosi' la teoria del linguaggio di Chomsky,
anch'essa derivata dall'intuizione di Turing, pretende oggi di aver
esaurito il periplo della linguistica.

Resta inteso che questo non significa "la fine" della linguistica,
come non e' in nessun senso "finita" la matematica (ne' la geografia). Al
contrario, la delimitazione e' servita a ricerche piu' accurate, piu'
specialistiche, piu' locali e particolari. Di piu': per molti versi la
ricerca in queste discipline ha raggiunto la massima estensione proprio
quando ne venivano definiti i limiti teorici ed empirici.

Ma non credo che Pinker si stupirebbe se domani ci si trovasse a dire:
"pensiamo di aver capito abbastanza bene cos'e' il linguaggio, ed in
effetti e' poco, certamente meno di quello che da secoli si va sostenendo".

E il limite piu' chiaramente delineato sembra proprio quello che separa il
pensiero dal linguaggio. A mio modo di vedere questa relativizzazione del
linguaggio non dev'essere necessariamente intesa in senso negativo, perche'
di fatto, piaccia o no a Pinker, determina un'apertura verso dimensioni
ulteriori, piu' complesse e profonde. Questo mi sembra, almeno in parte,
confermi i "limiti del linguaggio" individuati da Wittgenstein ed esplorati
in lungo e in largo dalla filosofia analitica.

Quando Chomsky affermava, alla fine degli anni '70, che lui e Foucault
scavavano "la stessa montagna da punti diversi" aveva una ragione precisa
per dirlo: il behaviorismo era di fatto l'evoluzione estrema
dell'utilitarismo di Bentham. L'analogia tra i sorveglianti del panopticon
e gli scienziati che studiavano i topi nella gabbie di Skinner non era
occasionale. Rifletteva invece i progressi di uno sciagurato filone di
pensiero che se ne andava per li rami del positivismo sociale.

Pero' dire che il linguaggio non plasma il pensiero e allo stesso tempo
ammettere, come fa Chomsky, che c'e' un forte controllo, deve spingerci a
considerare di nuovo i meccanismi di controllo come una questione che
riguarda essenzialmente il corpo.

Insomma: se noi non accettiamo il totalitarismo computazionale, ma ci
limitiamo ad accettare la spiegazione computazionale del linguaggio, come
pezzo, organo dotato di qualita' proprie e specifiche, allora il corpo
recupera tutta la sua importanza nei problemi del controllo (e, per
estensione, della comunicazione).
Torna paradossalmente al centro la questione dell'attivita', del comportamento.
Tra Chomsky e Foucault l'ago torna ad oscillare di nuovo, vistosamente,
dalla parte del francese. Ma il periplo andrebbe pero' compiuto per intero,
senza scorciatoie.

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29.12.02

 
Il Grande Fratello vi guarda

di Suzanne Goldenberg
[The Guardian, 3 Dicembre 2002]

Nel 1986, quando il mondo sentì parlare per la prima volta degli eventi adesso noti come l'affare Iran-Contra, John Poindexter, allora consigliere per la sicurezza nazionale, distrusse più di 5.000 email compromettenti. Sfortunatamente per Poindexter, esistevano i file di back-up.
Non commetterà di nuovo lo stesso errore, né dovrebbe commetterlo nessun altro, dopo l'inaugurazione questa settimana di un progetto di ricerca del Pentagono, diretto da Poindexter stesso, che è dedicato a setacciare ogni singolo indizio elettronico generato in America, al fine di scovare i terroristi.
"Prende quello che fino ad ora era stato nell'ambito della teoria del complotto più paranoica e lo colloca nell'ambito di una potenziale realtà -- qui e ora", ha detto Jody Potilla, consulente della società di sicurezza digitale @Stake ed ex-analista dell'agenzia per la sicurezza nazionale.
"Negli anni '50 e '60 ci sono stati molti abusi da parte del governo federale nel sorvegliare i cittadini statunitensi. Ci avevano detto molto chiaramente più e più volte in quali circostanze si potevano raccogliere informazioni sulle persone. Questo è un cambiamento molto grosso."
Le dimensioni del progetto, chiamato Total Information Awareness (TIA - Totale Consapevolezza dell'Informazione) sono allucinanti: verranno sviluppati dei computer per passare al setaccio l'enorme quantità di dati generati dai civili americani nelle loro vite quotidiane.
Statini accademici, ricevute del bancomat, medicine soggette a prescrizione, telefonate, patenti di guida, biglietti aerei, permessi di parcheggio, pagamenti del mutuo, emails, visite a siti web e ricevute delle carte di credito potranno essere tutti monitorati.
Altrettanto allucinante è il livello di intrusione che imporrebbe: un livello di sorveglianza e di controllo di ordinari cittadini che non ha precedenti in tempi di pace, e non era possibile prima dell'era digitale.
Questa mossa ha messo sul chi vive anche i sostenitori dell'Amministrazione Bush.
Trenta gruppi per i diritti civili hanno scritto alla Casa Bianca opponendosi al progetto così come al ritorno di Poindexter al governo, ed i commentatori hanno accusato il governo di volere creare un'America orwelliana.
Sebbene manchino ancora degli anni prima che possa essere operativa, la TIA è vista come un prodotto dell'era post-11 Settembre e della strumentalizzazione, da parte del governo Bush, di questioni di sicurezza nazionale per far passare ampi provvedimenti legislativi come la Homeland Security Act, che fornisce la base legale alla TIA.
Il progetto ha un budget iniziale di soli 10 milioni di dollari, ma sono stati concessi appalti a società informatiche per decine di milioni di dollari.
La TIA richiede che sia sviluppato del software così che, per esempio, gli archivi delle assicurazioni sulla vita, vecchi di decenni, possano facilmente accessibili come una foto contenuta su una recente patente d'auto.
La TIA si baserebbe sui filmati delle telecamere a circuito chiuso dei caselli autostradali e dei rilevatori automatici di velocità, analizzati secondo le ultime tecniche di riconoscimento facciale, per rintracciare eventuali sospetti.
L'obiettivo finale del TIA sarebbe quello di identificare potenziali terroristi seguendo su fogli elettronici le tracce di movimenti apparentemente innocui di tutta una vita.
Molta dell'inquietudine circa il progetto nasce dal ricordo di Poindexter. È stato lui ad avere l'idea e "si è appassionato al progetto", hanno detto questa settimana dei funzionari del Pentagono.
Ma la maggior parte degli Americani lo associano con Iran-Contra, in cui fondi dalle vendite illegali di armi all'Iran venivano segretamente incanalati verso i ribelli Nicaraguensi. Nel 1990, venne trovato colpevole di cospirazione e di ostruzione alla giustizia, ma il verdetto venne ribaltato in appello.
È improbabile che il logo scelto per l'Information Awareness Office di Poindexter, un occhio onniveggente vagamente massonico in cima ad una piramide, o il motto "scientia est potentia", riusciranno ad alleviare questo senso di disagio.
Fondamentalmente la TIA ribalta la nozione di una presunzione di innocenza, dicono i sostenitori delle libertà civili, perché esercita una tecnica che si basa sull'uso più ampio possibile di informazione: la manipolazione dei dati. Sostengono che tutti i dati raccolti sono già disponibili dopo l'emissione di un mandato o nel corso delle indagini. L'idea dietro il progetto è che i terroristi mostrano alcuni modelli di comportamento che possono essere identificati estraendo ed analizzando gigabytes e gigabytes di dati relativi ad attività apparentemente banali.
Ma anche come applicazione scientifica è altamente controversa.
Steven Aftergood, della Federazione degli Scienziati Americani, ha detto: "Può anche essere che non esista nessun modello comportamentale identificabile che si possa associare ai terroristi. Potrebbe non essere vero che i terroristi preferiscono volare da certi aeroporti utilizzando certe linee aeree ed usando biglietti pagati da certe carte di credito, o che tutti comprano libri da amazon.com o che vengono tutti da particolari paesi.
Tutte queste ipotesi potrebbero essere infondate, nel qual caso non esiste alcun motivo ricorrente e significativo da individuare attraverso questo database universale."
Il problema è, tuttavia, che una volta che ci sono degli algoritmi impostati per cercare un particolare tipo di persona, potrebbe essere difficile resettarli.
Ci sono anche montagne di dati corrotti, con nomi ed indirizzi sbagliati. Questo aumenta il rischio di abusi, e la possibilità che individui innocenti si ritrovino imbrogliati nei motori ricerca-terroristi del governo.
I brontolii contro il Grande Fratello erano cresciuti a tal punto che il Pentagono è stato costretto ad intervenire per calmare l'ansia. Il Sottosegretario della Difesa per la tecnologia, Pete Aldridge, ha detto ai giornalisti questa settimana che le prove di laboratorio della TIA faranno uso di dati prefabbricati.
"Ci sono alcuni dati reali che usiamo, ma sono dati normali che sono legalmente disponibili," ha detto. "La maggior parte dei dati sono sintetici. Sono generati solo per fare esercizi di analisi."
Ha anche precisato che Poindexter non avrebbe deciso chi spiare.



Fonte: articolo originale Big Brother Will be Watching, ripubblicato su ZNet all'indirizzo:
http://www.zmag.org/content/showarticle.cfm?SectionID=43&ItemID=2691
Traduzione di Melippa

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29.12.02

 
ARMI NON LETALI ED ARMI DI DISTRUZIONE DI MASSA "CONVENZIONALI":
la guerra nell'era della "globalizzazione"

V.F. Polcaro
Senior Scientist
CNR-IAS
Area di Ricerca Roma-Tor Vergata
e-mail: polcaro@saturn.ias.rm.cnr.it



Premessa

Questo lavoro è stato scritto un anno fa, in occasione del Convegno "Cultura, Scienza e Informazione di fronte alle nuove guerre" del Comitato Scienziate e Scienziati contro la guerra, tenutosi al Politecnico di Torino nel giugno 2000, i cui atti sono reperibili nel libro: M. Zucchetti (a cura di), "Contro le nuove guerre", Odradek, 2000.
Dopo quella data, sono stati resi disponibili nuovi dati in aggiunta a quelli sui quali era basato l'articolo.
Per quanto riguarda le armi non letali, il bilancio degli Stati Uniti stanzia cifre considerevoli per il loro sviluppo, mentre alcuni modelli derivati dai prototipi descritti in questo lavoro sono ormai considerati operativi (in particolare per quanto riguarda i sistemi di barriere antiuomo a radiazione elettromagnetica ed ultrasonica).
Per quanto riguarda quelle che ho chiamato "armi di distruzione di massa convenzionali", purtroppo tutte quelle descritte nel testo sono state impiegate nella recente guerra afgana dalle truppe USA e, per quel che riguarda le "bombe a grappolo" anche inglesi.
Se ne conoscono quindi ora maggiori dettagli ed in particolare: La "Cannoniera volante" descritta nel testo si e' evoluta nell' AC 130 U "Spooky". Il nuovo modello, impiegato nella seconda fase del conflitto, si differenzia dal precedente nell'armamento, che ora e' costituito da un cannone da 25 mm a canne rotanti, da un cannone da 40 mm anticarro e da un obice da 105 mm, tutti montati sul lato sinistro, in modo da poter tenere sotto il proprio fuoco un punto fisso sul terreno, mentre l'aereo gli gira intorno. E' stata inoltre potenziata l'avionica e le contromisure per poter sostenere anche una certa, limitata, azione antiaerea ostile.
Nel conflitto afgano sono anche state usate almeno due bombe FAE, ora designate dalla sigla BLU-82 e dal nome in codice "Dasy cutter" ("Tagliamargherite"). Dell'ordigno sono state rilasciate alcune fotografie ed anche un breve filmato, che la vede sganciata da un C 130 (non dai B 52), e fatta discendere con un paracadute, in modo da non coinvolgere nell'esplosione (che avviene a circa 1 m da terra) l'aereo che la sgancia e di dare il tempo all'esplosivo liquido di mescolarsi con l'aria. I dati sulla sua potenza sono ancora abbastanza contradditori e sulla natura dell'esplosivo e' stata riferita una composizione piuttosto incredibile (nitrato di ammonio, alluminio, idrogeno e ossigeno).
Fino a prova contraria, riteniamo quindi ancora validi i dati riportati in questo lavoro.


Riassunto

A partire dall'inizio degli anni '90, lo scenario politico mondiale si e' notevolmente modificato. In particolare, l'unica superpotenza sopravvissuta alla "guerra fredda" si e' trovata nella necessita' di disporre, oltre al suo arsenale militare prevalentemente concepito per combattere una guerra nucleare totale o guerre locali tradizionali, di armi che rendano possibile il controllo di territori spesso molto vasti ed abitati da una popolazione fortemente ostile e anche molto numerosa, ma male armata.
La risposta a questa esigenza e' stato lo sviluppo di due categorie di armi che sono sempre esistite ma che hanno trovato nelle moderne tecnologie e nell'attuale situazione politica mezzi e ragioni di uno sviluppo impensabile sino a pochi anni fa: le "armi non letali" e le "armi di distruzione di massa convenzionali".
Vengono descritte, con il particolare riferimento alle guerre in Iraq, Somalia e Yugoslavia, le principali tipologie, le modalità e gli scopi, tattici e strategici, dell'impiego di queste armi.

Le armi non letali nel nuovo quadro politico

Da sempre, non tutte le armi, definite come oggetti atti a produrre un danno fisico ad un avversario, sono state progettate per uccidere. Infatti, la morte del nemico non è mai stata considerata in tutte le occasioni l'unica o la migliore conclusione di uno scontro.
Il laccio, le "bolas", la rete, la frusta e lo stesso bastone sono armi non letali (o almeno non necessariamente letali) di origine antichissima e di uso assai frequente in tutte le culture, nelle condizioni più svariate nelle quali si è preferito fermare o disabilitare, piuttosto che uccidere, il nemico.
La necessità di armi non letali, delle quali dotare i corpi incaricati dell'ordine pubblico, si è fatta sentire maggiormente con lo svilupparsi della lotta di classe e quindi con il verificarsi di condizioni economiche e storiche nelle quali era da un lato necessario, per il potere costituito, fronteggiare masse umane ostili e notevolmente organizzate ma disarmate od armate di strumenti rudimentali mentre dall'altro era politicamente poco conveniente ed economicamente controproducente trasformare inevitabilmente gli scontri di piazza in massacri.
Nascono così tra la fine del XIX e quella del XX secolo lo sfollagente, l'idrante antisommossa, i gas lacrimogeni, le pallottole di gomma, il pungolo elettrico, il Myotron (dispositivo elettrico a contatto in grado di paralizzare la muscolatura striata, in dotazione alla Polizia di Stato dell'Arizona) come armi non letali d'attacco e tutta la panoplia di armi di difesa delle quali è ormai dotato qualsiasi corpo di polizia del mondo, indipendentemente dal maggiore o minore grado di democraticità del potere statale che difende.
Tuttavia, la guerra, intesa come scontro armato tra nazioni diverse, è rimasta sempre legata al principio che vince la nazione che è in grado di uccidere il maggior numero possibile di nemici, sicché l'armamento militare, dalle armi individuali a quelle di distruzione di massa, è stato, fino a pochissimo tempo fa, finalizzato sostanzialmente solo al massimo possibile di letalità.
L'attuale quadro politico ed economico si presenta però sotto molti aspetti inedito: per la prima volta nella storia moderna, il mondo è sostanzialmente dominato da un'unica nazione alla quale non se ne contrappone alcuna capace di presentarsi come un avversario in grado di "vincere", almeno sotto il profilo strettamente militare e nel senso prima enunciato. Inoltre, l'economia mondiale è così strettamente collegata che appare difficile identificare regioni del pianeta nelle quali sia possibile produrre danni materiali che non si ripercuotano, più o meno direttamente, anche sull'economia della nazione dominante o su quella di nazioni ad essa strettamente collegate.
D'altro canto, questa situazione non si traduce certamente in migliori condizioni di vita per tutta la popolazione mondiale, ma anzi popolazioni sempre più numerose sono espropriate delle proprie risorse e del proprio lavoro in favore della potenza dominante e di coloro che ad essa si sono aggregati. Inevitabilmente quindi alcune nazioni tentano ed ancor più tenteranno in futuro di opporsi a questo "nuovo ordine mondiale", anche con l'uso della forza. Tuttavia la repressione di questa opposizione, proprio per la sproporzione della potenza militare delle parti che si affrontano, non può configurarsi come una "guerra", ma viene oggettivamente a configurarsi come una "operazione di polizia internazionale", non dissimile concettualmente dall'intervento delle forze dell'ordine di una nazione contro una manifestazione di piazza che non si riesce a controllare pacificamente. E, come in questo caso, sarebbe ovviamente conveniente se si riuscisse a neutralizzare l'avversario senza ridurre lo scontro ad un massacro.
In queste condizioni, è naturale che negli USA si siano sviluppate e si stiano ulteriormente sviluppando, i più disparati tipi di armi da guerra non letali.

2. Le armi da guerra non letali operative.

Attualmente, solo due categorie di armi da guerra non letali sono in una fase operativa: le armi a colla e le armi laser. Ad esse devono naturalmente essere aggiunti svariati tipi di gas ed aerosol disabilitanti, che agiscono in base a diversi tipi di principi chimici e biologici e che sono ormai noti da decenni. Tuttavia, l'uso operativo di quest'ultima classe di aggressivi è drasticamente limitato dai trattati internazionali, che difficilmente possono essere indeboliti dato che ciò darebbe legittimità all'impiego di armi chimiche, cosa che certo non andrebbe a vantaggio di chi vuole controllare il mondo. Si descriveranno quindi nel seguito solo le armi delle prime due categorie.
2.1 Le armi a colla
Il "fucile lancia-colla" è in dotazione ad alcuni corpi di polizia metropolitana negli USA ed è stato usato dalle truppe americane durante l'operazione "Restore Hope" in Somalia nel 1995. Si tratta in pratica di un dispositivo ad aria compressa che spruzza fino ad una distanza di qualche decina di metri una colla rapida che, nel giro di alcuni secondi, solidifica bloccando completamente i movimenti di chi ne venga ricoperto. La vittima viene successivamente liberata cospargendola di un opportuno solvente. La colla è permeabile ai gas, anche dopo essere solidificata, sicché chi ne venga colpito può agevolmente continuare a respirare e le autorità militari garantiscono che sia la colla che il suo solvente sono completamente atossici. L'arma è però ingombrante, pesante, difficile da maneggiare e con un numero estremamente limitato di "colpi". Inoltre, la sua gittata è corta e molto inferiore alla più scadente arma da fuoco della quale possa essere armato l'avversario. In pratica, essa non si è dimostrata di alcuna utilità.
Le "barriere adesive" sono invece costituite da bande di tessuto di fibra di vetro ricoperte di un potente adesivo che polimerizza quasi istantaneamente sotto un carico di qualche decina di kg. Fissate al suolo, bloccano, incollandoli al terreno, sia chi le calpesti a piedi che le ruote di un automezzo che tenti di attraversarle. Esse sono state concepite come alternativa "non letale" ai campi minati ed alle barriere di filo spinato per la difesa di aree delimitate di territorio e sono state usate dalle truppe USA in Somalia. Tuttavia, anch'esse si sono mostrate completamente inefficaci in quanto sono state neutralizzate dalle milizie somale spargendovi sopra sabbia o semplici fogli di giornale.
2.2 Le armi laser
Sono già stati sviluppati laser che possono accecare temporaneamente o permanentemente un uomo. In realtà, qualsiasi laser commerciale di potenza non trascurabile, puntato agli occhi di una persona, produce questo effetto. Un'arma laser è quindi solo un normalissimo laser dotato di una impugnatura capace di permetterne il puntamento verso il nemico. Naturalmente, accecare in modo permanente una persona si deve considerare più inumano che ucciderla e per questo motivo un trattato, firmato anche dagli USA alla fine del 1995, vieta lo sviluppo di armi laser che possano accecare permanentemente una persona. La convenzione non vieta però lo sviluppo di laser che producano un abbagliamento od una cecità temporanea. Il problema consiste nel regolare opportunamente la potenza e la frequenza del fascio, dato che la soglia che separa l'effetto temporaneo da quello permanente non è ben definita e probabilmente varia da persona a persona.
Negli USA è stato sviluppato un laser applicabile sotto la canna della carabina M16, che può emettere un brevissimo impulso di potenza adeguata a provocare l'abbagliamento dell'avversario. Anche questo tipo di arma è stato dato in dotazione al alcuni corpi statunitensi durante le operazioni in Somalia nel 1995, precedentemente alla firma della convenzione contro i laser accecanti. Tuttavia, il comandante dei Marines, per evitare il rischio di essere poi accusato di condotta di guerra inumana, fece regolare la potenza dei laser al minimo, in modo da usarli solo come dispositivo di puntamento per i più convenzionali (e decisamente letali) fucili di precisione.(Pasternak, 1997). Le truppe Russe sono state accusate di aver usato laser accecanti durante le operazioni in Cecenia, ma non è chiaro se invece non si sia trattato di incidenti, più o meno volontari, nell'uso di mirini laser regolati a potenza troppo alta.

3. Le armi non letali sperimentali

3.1 Armi acustiche
Un fascio di vibrazioni ultrasoniche può trasportare una quantità considerevole di energia che può interagire con vari equilibri biologici del corpo umano. Fasci ultrasonici di opportuna frequenza possono mettere in risonanza gli organi dell'equilibrio, provocando vertigini o nausea, o l'intestino, provocando una incontenibile diarrea.
Un fascio ultrasonico può essere usato anche con il solo scopo di trasportare energia contro un bersaglio: è noto che gli scienziati nazisti avevano costruito un "cannone ultrasonico" in grado di abbattere un aereo. Il dispositivo fu replicato nel 1949 da un tecnico americano, Guy Obolensky, ma il Pentagono, che aveva già sperimentato dispositivi analoghi durante la Guerra, non fu interessato all'arma, in quanto non competitiva rispetto ad un tradizionale cannone antiaereo, più potente e molto meno ingombrante.
La società privata SARA, di Huntington Beach (California) ha invece sviluppato e sperimentato per il DoD statunitense un dispositivo chiamato "barriera ultrasonica" che emette intorno ad un'area localizzata fasci di ultrasuoni che provocano effetti sempre più gravi via via che ci avvicina alle sorgenti d'onda (Pasternak, 1997). La stessa ditta ha dichiarato di stare sviluppando diversi altri tipi di armi acustiche che saranno operativi entro dieci anni.
Ovviamente, la potenza di un'arma ad ultrasuoni, a differenza di quella di un proiettile, decresce con il quadrato della distanza dall'obiettivo ed è quindi inutilizzabile contro un nemico sufficientemente lontano.
3.2 Armi a radiofrequenza
Nel 1987 il Pentagono dichiarò che i sovietici avevano sperimentato un'arma capace di uccidere una capra ad un km di distanza con un fascio di radiazione elettromagnetica a radiofrequenza. Mancano riscontri oggettivi di questa affermazione, ma sicuramente il DoD statunitense stanzia fondi per ricerche in questa direzione dall'inizio degli anni '60. Una sperimentazione (fallita) per un'arma di questo tipo fu anche svolta in Italia da Marconi per conto del governo fascista.
Recentemente Clay Easterly, un ricercatore della Divisione di Scienze Mediche degli Oak Ridge National Labs, una delle istituzioni di ricerca pubblica statunitense più attiva nella ricerca militare, ha presentato al Corpo dei Marines il progetto di massima un "fucile a radiofrequenza" capace di indurre attacchi di epilessia e di un "fucile termico" capace di indurre, per riscaldamento elettromagnetico, un innalzamento della temperatura corporea del bersaglio di due gradi, producendo effetti analoghi a quelli di una fortissima febbre (Pasternak, 1997).
Lo sviluppo di questo tipo di armi appare però problematico, data la grande potenza dell'emissione elettromagnetica richiesta. Inoltre, la focalizzazione di radiazioni a radiofrequenza richiede intrinsecamente l'uso di antenne di grandi dimensioni e quindi di difficile maneggio e facilmente vulnerabili da parte di colpi di arma da fuoco sparati da distanze molto maggiori di quelle alle quali si può ragionevolmente sperare di ottenere un flusso di energia dall'arma con qualche effetto biologico.
Ad ogni modo, gli studi su questo tipo di armi continuano negli USA, tanto che l'USAF ha stanziato a questo fine 110 milioni di dollari per ricerche su queste armi nel 1996 (Pasternak, 1997).
3.3 Armi a bassa frequenza
Una radiazione elettromagnetica a bassa frequenza può stimolare l'emissione di istamina da parte delle cellule cerebrali e quindi indurre sonnolenza od anche un sonno profondo. E' noto che studi di un'arma basata su questo effetto furono condotti dal Corpo dei Marines agli inizi degli anni '80, ma non ne sono noti gli sviluppi.

4. I problemi delle armi da guerra non letali

Come abbiamo visto nell'introduzione, lo sviluppo di armi da guerra non letali sarebbe estremamente conveniente per la nazione che controlla l'attuale situazione mondiale, sicché non vengono risparmiate risorse economiche ed umane per questi progetti. Abbiamo però anche visto come questo obiettivo sia difficile da realizzare.
Le armi sviluppate sino ad ora sono ingombranti, scarsamente maneggevoli, efficaci solo a breve distanza. Inoltre, tutti i progetti che sono attualmente noti hanno prodotto prototipi di armi che non mettono in grado chi le usi di difendersi da un avversario armato di armi da fuoco tradizionali più potenti di una pistola.
Infine, le "armi non letali" possono essere più inumane delle armi convenzionali, esponendo chi le impieghi alla reazione della stessa opinione pubblica del proprio paese. Quindi, come è stato recentemente mostrato da Hertog (1998), che pure è favorevole allo sviluppo di questi strumenti bellici, le armi non letali pongono problemi politici, legali ed etici che debbono essere risolti prima che esse possano essere considerate operative, indipendentemente dalla soluzione dei problemi tecnici tuttora irrisolti.
Esse potranno quindi forse evolversi fino a fornire nuovi dispositivi antitumulto ma, a differenza del caso delle operazioni di ordine pubblico su scala locale, le cosiddette "operazioni di polizia internazionale" debbono affrontare eserciti dotati di armamenti spesso di tutto rispetto (anche se certamente non paragonabili come potenza a quelli che possono mettere in campo gli USA o la NATO), di addestramento a livello altamente professionale, oltre che di una motivazione ovviamente superiore a quello degli aggressori.

5. Le armi di distruzione di massa "convenzionali"

Per quanto abbiamo esposto in precedenza, per ora, e probabilmente per un lunghissimo periodo, le operazioni di polizia internazionale saranno condotte con il tradizionale fine di ogni guerra : uccidere il maggior numero possibile di "nemici". Tuttavia, una operazione di "peace keeping", per poter continuare ad apparire giustificata agli occhi della propria opinione pubblica e rimanere compatibile con i vincoli di bilancio che l'economia moderna impone ad ogni amministrazione pubblica, deve potersi concludere rapidamente con una indiscutibile vittoria, con scarse perdite nelle proprie truppe, e non trasformarsi in una interminabile guerra "a bassa intensità", come la guerra nel Vietnam. Il problema non è quindi solo quello di uccidere moltissimi (o anche tutti i) soldati dell'esercito nemico: questo era possibile già dagli inizi dell'epoca storica, con una adeguata potenza militare disponibile. Il problema è ora di riuscire a farlo abbastanza in fretta ed economicamente.
E' quindi necessario colpire lo "stato terrorista" con la massima violenza possibile, con l'obiettivo teorico di infliggere un singolo "primo colpo disarmante".
A parte la mistificazione delle "armi intelligenti" (Polcaro, 1999), è chiaro che lo strumento tecnicamente più adatto a questo scopo rimane l'uso di un arma nucleare tattica, più o meno della potenza della bomba di Hiroshima (20 kton). Tuttavia, la situazione politica internazionale non permette ancora questa soluzione ottimale del problema del "peace keeping" (Polcaro, 2000).
Tuttavia, alcuni sistemi d'arma "convenzionali", cioè non compresi nelle categorie delle armi atomiche, biologiche e chimiche, impiegati negli ultimi conflitti (Guerra del Golfo, Somalia, Balcani) hanno capacità letali che dovrebbero, a parere di chi scrive, farli considerare tra le "armi di distruzione di massa".
Se ne descriveranno nel seguito alcuni tipi già operativi.

Bombe FAE (Fuel - Air Explosive")
Questo tipo di armamento aereo di caduta si basa sul principio delle "bomba Molotov": una miscela stechiometrica di combustibile liquido ed aria, innescata in un contenitore ermetico con spessore adeguato, detona con una potenza esplosiva molte volte superiore a quella del tritolo. Questo tipo di esplosivo fu inventato nella Repubblica Federale Tedesca, verso l'inizio degli anni '70, ed arma bombe da 2 t in dotazione all'USAF. Anche se mancano dati ufficiali precisi, la potenza di questi ordigni si stima in 2 kton, corrispondenti ad una bomba nucleare "da teatro". Sono state impiegate contro le colonne di blindati irakeni in ritirata dal Kuwait. L'ingombro ne limita l'uso, che è possibile solo con il bombardiere strategico B 52. Data la vulnerabilità del vettore, sono impiegabili solo contro avversari con scarse capacità antiaeree.
Cannoniera volante
Si tratta di un velivolo da trasporto C 130 "Hercules", modificato aprendo 4 portelli su ciascun lato della fusoliera. Da ognuno di essi, opera un cannoncino "Vulcan" da 30 mm a canne rotanti, con rapidità di tiro di 2000 colpi al minuto. Si stima che, intervenendo da una quota di 500 m su di un assembramento, sia in grado di uccidere 10000 persone in 5 minuti. E' stato impiegato dall'USAF durante la campagna "Restore Hope" in Somalia nel 1995. Data la bassa velocità, la vulnerabilità e la bassa quota operativa, è impiegabile solo contro avversari completamente privi di copertura antiaerea.
Bombe a grappolo
Si tratta di contenitori da caduta, lanciabili da praticamente tutti i tipi di bombardieri, caccia-bombardieri e velivoli d'assalto. Dopo una breve discesa libera, la caduta del contenitore viene rallentata da un paracadute. A questo punto, il contenitore, al comando di un dispositivo barometrico, si apre, liberando un numero variabile da qualche decina a diverse centinaia di mine di varia potenza e tecnologia, che discendono a loro volta frenate da piccoli paracadute, disseminandosi su di una vasta area. In dotazione alla maggior parte delle aviazioni militari del mondo, ne è documentato l'uso da parte della RAF durante la Guerra delle Malvine del 1982 e di diverse aviazioni di paesi NATO durante la Guerra dei Balcani del 1999. Non vi sono problemi tecnici di tipo particolare al loro impiego. La capacità di distruzione di massa dell'ordigno non deriva dal singolo intervento, ma dal suo uso estensivo che produce ad ogni effetto un risultato analogo a quello delle mine anti-uomo, ormai vietate da una convenzione internazionale, disseminando il territorio nemico di milioni di mine che permangono letali, prevalentemente per la popolazione civile, anche molti anni dopo la fine del conflitto.

Conclusioni

La fine della "Guerra Fredda" e la dissoluzione del Blocco Orientale, al contrario di quanto avevano sperato molti pacifisti, non ha affatto posto termine alla violenza ed alla guerra. Anzi, i milioni di "morti virtuali" dell'epoca dell'equilibrio del terrore tra le due superpotenze sono stati sostituiti dalle centinaia di migliaia di morti reali nelle guerre che si sono verificate nell'ultimo decennio, perché la possibilità concreta di una parte di imporre il proprio dominio economico e politico sull'intero pianeta, anche ricorrendo all'uso della forza, resa prima impossibile dal rischio di una guerra nucleare non poteva e non potrà portare ad un mondo pacifico.
E' dovere della comunità scientifica e delle persone di cultura contribuire a far divenire coscienza comune l'idea che la pace nasce solo dalla prevenzione dei conflitti, tramite accordi che risultino accettabili ad entrambe le parti, non dalla vittoria di una parte o dal possesso di armi che possano imporre la pace: il sogno di Nobel ed Einstein dell' "arma che ponga fine alle guerre" si è dimostrato irrealizzabile.


Bibliografia

Hertog M. K., "Nonlethal Weapons and Their Role in Military Police Missions", http:/www.au.af.mil/au/database/research/ay1996/awc/hertgog_mk.htm, Mar 10, 1998
Pasternak, D., "Wonder Weapons", U.S. News, July 07, 1997
Polcaro V. F., "L'imbroglio dell'intervento chirurgico", in F. Marenco (ed.) "Imbrogli di guerra", Odradek, Pisa, 1999
Polcaro, V. F., "I rischi per la pace derivanti dallo sviluppo di sistemi di difesa antimissile", memoria presentata al Convegno " Cultura, Scienza e Informazione di fronte alle nuove guerre", Politecnico, Torino, 22-23 giugno 2000




Fonte: Atti del Convegno "Scudo spaziale, Industria Bellica, Tecnologie Militari: quale utilità, quali interessi in campo?"
Tenutosi il 24 Settembre 2001 al Politecnico di Torino.
A cura di Massimo Zucchetti (Politecnico di Torino, Comitato Scienziate e Scienziati contro la guerra)

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29.12.02

 
Dallo stato sociale allo stato carceriere
La criminalizzazione della miseria negli Stati uniti
di Loïc Wacquant

Conosciamo bene i costi diretti, sul piano sociale e umano, del sistema di insicurezza sociale offerto al mondo come "modello" dagli Stati uniti (1). Meno noto è il suo complemento sociologico: l'ipersviluppo delle istituzioni con le quali si cerca di rimediare alle carenze della protezione sociale (safety net) dispiegando, negli strati inferiori della società, una rete poliziesca e penale (drag net) dalle maglie sempre più fitte.
Alla deliberata atrofia dello stato sociale corrisponde l'ipertrofia dello stato penale; la miseria e il deperimento del primo hanno come contropartita diretta e necessaria l'espansione e lo sviluppo del secondo. L'evoluzione del sistema penale negli Stati uniti è caratterizzata da quattro principali fattori: l'aumento della popolazione carceraria; il controllo esercitato su un numero sempre maggiore di persone ai margini del sistema penitenziario; la spettacolare ipertrofia del settore penale nell'ambito dell'amministrazione federale e di quelle locali, e infine il costante aumento della proporzione di neri tra i detenuti. Questo processo è iniziato con l'involuzione sociale e razziale avvenuta durante gli anni 70, in risposta all'avanzata democratica prodotta dalla sollevazione nera e dai movimenti popolari di contestazione sorti sulla sua scia (studenti, donne, oppositori alla guerra del Vietnam, ecologisti) (2).
La popolazione in stato di detenzione, ai tre livelli dell'apparato penale: carceri delle città e delle contee, reclusori dei cinquanta stati dell'Unione e penitenziari federali, è aumentata a un ritmo folgorante. Durante gli anni 60, la demografia penitenziaria del paese presentava una tendenza decrescente: nel 1975 il numero dei detenuti era sceso a 380.000, al termine di un periodo di riduzione lenta ma costante (dell'1% circa l'anno). Si discuteva allora di "alternative al carcere", di pene sostitutive, e si proponeva di limitare la detenzione ai soli "criminali pericolosi", che rappresentavano il 10-15% dei delinquenti; qualcuno ha avuto addirittura l'audacia di preannunciare il tramonto dell'istituzione penitenziaria (3). Ma la curva doveva rovesciarsi bruscamente e quindi impennarsi. Dieci anni dopo, il numero dei detenuti era balzato a 740.000, per superare addirittura 1,6 milioni nel 1995. Durante il decennio 90, il ritmo di crescita è stato dell'8% l'anno. Questa triplicazione nel corso di quindici anni costituisce un fenomeno senza precedenti in una società democratica. Gli Stati uniti sono in testa davanti alle altre nazioni più progredite, dato che il loro tasso di popolazione carceraria, di oltre 600 detenuti su 100.000 abitanti nel 1997 (quintuplicato dal 1973) è da 6 a 10 volte superiore a quelli dei paesi dell'Unione europea (4). Persino in Sudafrica, durante il regime dell'apartheid, la pena detentiva veniva applicata con minor frequenza che negli Stati uniti di oggi. In California, uno stato che ancora recentemente occupava il primo posto negli stanziamenti per l'istruzione e la sanità pubblica, ma nel frattempo si è convertito al "tutto penale", il numero delle persone detenute nei soli istituti correzionali dello stato è passato in dieci anni da 17.300 (1975) a 48.300 (1985), per superare, dopo un altro decennio, il numero record di 130.000. Se a questi reclusi si aggiungono quelli delle carceri delle città o delle contee (il solo penitenziario della contea di Los Angeles ne ospita 20.000) si raggiunge il numero esorbitante di 200.000 anime, pari alla popolazione di un'importante città di provincia europea.
Ma il boom delle reclusioni di questa fine secolo non dà ancora la giusta misura della straordinaria espansione dell'impero penale americano. Da un lato infatti non si tiene conto delle persone in libertà vigilata (probation) o condizionale (parole), Data l'impossibilità di aumentare la capienza delle carceri con velocità sufficiente ad assorbire l'afflusso dei condannati, il numero delle persone tenute nelle anticamere e dietro le quinte del carcere è cresciuto ancora più rapidamente di quello dei detenuti che marciscono dietro le sbarre. In sedici anni, questa cifra si è quasi quadruplicata, andando a sfiorare i 4 milioni nel 1995: 3,1 milioni "on parole" e 700.000 "on probation". In conclusione, nell'anno citato erano 5,4 milioni gli americani sottoposti a tutela penale: una cifra che rappresenta quasi il 5% degli uomini di oltre 18 anni, e tra i neri due uomini su dieci.
D'altra parte, in aggiunta alle pene cosiddette intermedie quali gli arresti domiciliari o l'assegnazione a un centro disciplinare (boot camp), l'inserimento in un programma di "osservazione intensiva" o la sorveglianza telefonica o elettronica, (con l'aiuto di braccialetti e altri gadgets tecnici), le possibilità di controllo del sistema penale si sono considerevolmente estese grazie alla proliferazione delle banche dati in campo criminologico, con la conseguente possibilità di decuplicare i mezzi e i punti di controllo a distanza. Negli anni 70 e 80, su iniziativa della Law Enforcement Administration Agency (l'organismo federale incaricato di promuovere la lotta contro la criminalità) le polizie, i tribunali e le amministrazioni penitenziarie di 50 stati hanno istituito banche dati centralizzate e informatizzate.
Come risultato della nuova sinergia tra le funzioni di "cattura" e quelle di "osservazione" dell'apparato penale (5), esistono ormai oltre 50 milioni di schede criminali (10 anni fa erano 35 milioni) riguardanti circa 30 milioni di individui, pari a quasi un terzo della popolazione adulta maschile del paese! Hanno accesso a queste banche dati (rap sheets) non solo gli enti pubblici quali l'Fbi, l'Ins (polizia incaricata del controllo sugli stranieri) o i servizi sociali, ma anche persone o organismi privati. I dati vengono utilizzati dai datori di lavoro per scartare le domande d'impiego di persone che hanno avuto a che fare con la giustizia; e poco importa che siano spesso scorrette, obsolete, anodine o addirittura illegali. Con la messa in circolazione di queste schede vengono a trovarsi nel mirino dell'apparato poliziesco e penale non solo i criminali o le persone semplicemente sospettate di aver commesso un reato, ma anche i loro familiari, gli amici, i vicini, e persino i quartieri in cui abitano (6).
Uno spettacolare rigonfiamento del settore penale in seno all'amministrazione federale e a quelle locali è stato al tempo stesso il mezzo e la conseguenza della bulimia carceraria. Questa terza tendenza è tanto più notevole in quanto si produce in un periodo di vacche magre per il settore pubblico. Tra il 1979 e il 1990, la spesa degli stati in campo carcerario è aumentata del 325% in ordine al funzionamento e del 612% in ordine alla costruzione, con un ritmo tre volte maggiore di quello della spesa militare a livello nazionale, che pure ha goduto di eccezionali favori sotto le presidenze di Ronald Reagan e di George Bush. A partire dal 1992, quattro stati hanno dedicato agli istituti di pena più di un miliardo di dollari: la California (3,2 miliardi) lo stato di New York (2,1), il Texas (1,3) e la Florida (1,1). In totale, nel 1993 gli Stati uniti hanno speso per le loro carceri una cifra superiore del 50% alla voce di bilancio dedicata all'amministrazione giudiziaria (32 miliardi di dollari contro 21), mentre dieci anni prima i bilanci di queste due voci si equivalevano (intorno ai 7 miliardi ciascuna).
Peraltro, questa politica di espansione del settore penale non è appannaggio dei repubblicani. Negli ultimi cinque anni, mentre il presidente Clinton proclamava in tutto il paese il suo orgoglio per aver posto fine all'era del "big government", e sotto l'egida del candidato alla sua successione, Albert Gore, la Commissione riforme dello stato federale si applicava a sfoltire i programmi e a ridurre i posti di lavoro nei servizi pubblici, venivano costruite 213 nuove prigioni un dato che peraltro non include i reclusori privati che hanno proliferato, in seguito all'apertura di un lucroso mercato degli istituti di pena privati. Nello stesso tempo, il numero dei dipendenti delle sole carceri federali e degli stati passava da 264.000 a 347.000. Di fatto, secondo l'Ufficio del censimento, tra tutte le attività dello stato la formazione e l'assunzione delle guardie carcerarie è quella che ha fatto registrare la più rapida crescita nel corso dell'ultimo decennio.
In tempi di penuria fiscale, l'aumento dei fondi e del personale per gli istituti di pena sono stati possibili solo a scapito degli stanziamenti per l'assistenza sociale, la sanità e l'istruzione. Gli Stati uniti di fatto hanno scelto di costruire per i poveri case di reclusione e di pena piuttosto che dispensari, asili nido e scuole (7). Dal 1994, il bilancio annuale del California Department of Corrections (ente preposto ai centri di reclusione di stato riservati ai condannati a pene superiori a un anno) supera quello del campus dell'Università di California. Il bilancio proposto dal governatore Pete Wilson nel 1995 prevedeva peraltro la soppressione di un migliaio di posti nel settore dell'insegnamento superiore per finanziare 3.000 posti di guardie carcerarie. Una preferenza onerosa per il pubblico erario, dato che in California, grazie all'influenza politica del sindacato del personale carcerario, lo stipendio di un secondino supera del 30% quello di un professore incaricato universitario.
Se l'iperinflazione carceraria è stata accompagnata da un'estensione "a latere" del sistema penale, decuplicando le sue capacità di inquadramento e di neutralizzazione, va detto che queste capacità si esercitano prioritariamente sulle famiglie e sui quartieri diseredati, e in particolare sui ghetti neri delle metropoli. Ne testimonia la quarta tendenza di rilievo dell'evoluzione americana in questo campo: l'aumento costante della proporzione dei detenuti di colore tra la popolazione carceraria. Dal 1989, per la prima volta nella storia, gli afro-americani sono in maggioranza in seno agli istituti di pena, benché rappresentino soltanto il 12% della popolazione del paese.
Nel 1995, i 22 milioni di neri in età adulta hanno fornito un contingente di 767.000 detenuti, di 999.000 condannati in libertà vigilata e di 325.000 rilasciati "on parole", per un tasso globale di assoggettamento a tutela penale del 9,4%. Per i bianchi (163 milioni di adulti), secondo una stima tendenzialmente alta questo tasso è dell'1,9% (8). Per quanto riguarda i soli detenuti, tra le due comunità il divario è da 1 a 7,5, e ha mostrato una tendenza all'aumento durante lo scorso decennio: su 100.000 adulti, 528 contro 3.544 nel 1985; dieci anni dopo, 919 contro 6.926. In termini di probabilità statistica riferita alla durata media di una vita, un individuo di sesso maschile e di pelle nera ha più di una possibilità su quattro di scontare almeno un anno di carcere; un ispanico ne ha una su sei, contro una su 23 per un bianco. Questa "sproporzione razziale", come pudicamente la definiscono i criminologi, è ancora più pronunciata tra i giovani, primi bersagli della politica di penalizzazione della povertà, dato che oltre un terzo dei neri di età compresa tra i 20 e i 29 anni si trova in stato di detenzione, oppure sotto l'autorità di un giudice correzionale o in attesa di giudizio. Nelle grandi città i giovani nelle stesse condizioni sono più della metà, con punte che superano l'80% nel cuore dei ghetti. Tanto che, per parafrasare un termine tristemente diffuso durante la guerra del Vietnam, il funzionamento del sistema giudiziario americano si potrebbe descrivere come una "missione di localizzazione e di distruzione" dei giovani neri (9).
In effetti, l'enorme divario tra la popolazione bianca e quella di colore è dovuto solo in parte alla diversa propensione a delinquere, e si spiega soprattutto con il carattere fondamentalmente discriminatorio delle pratiche giudiziarie e penali. Tra la popolazione nera, i consumatori di droga sono il 13% (una percentuale pressappoco equivalente alla sua incidenza demografica), ma rappresentano un terzo degli arrestati e tre quarti degli incarcerati per violazione delle leggi sugli stupefacenti. Ora, la politica della "guerra alla droga", con l'abbandono dell'ideale della riabilitazione e il moltiplicarsi dei dispositivi repressivi (generalizzazione del regime delle pene fisse e non riducibili, pena perpetua inflitta automaticamente al terzo reato commesso, maggiori sanzioni per le violazioni dell'ordine pubblico) costituisce una delle principali cause dell'aumento della popolazione carceraria (10). Nel 1995, sei nuovi condannati su dieci erano finiti dietro le sbarre per detenzione e commercio di droga. Quello carcerario è un settore nel quale i neri godono di fatto di una "promozione differenziale" non priva di ironia, nel momento in cui il paese volta le spalle ai programmi di affirmative action che avrebbero dovuto ridurre le disuguaglianze razziali più stridenti nel campo dell'accesso all'istruzione e al lavoro.
È comunque importante notare, al di là dei dati numerici, la logica profonda di questo ribaltamento del sociale nel penale: lungi dal contraddire il progetto neoliberale di deregulation e di spoliazione del settore pubblico, l'ascesa dello stato penale americano costituisce qualcosa come il suo negativo, nel senso dell'altra faccia della medaglia, ma anche di elemento rivelatore. Questo fenomeno riflette infatti l'attuazione di una politica di criminalizzazione della miseria, complemento indispensabile dell'imposizione del lavoro dipendente precario e sottopagato, nonché della revisione dei programmi sociali in senso restrittivo e punitivo. Al momento della sua istituzionalizzazione nell'America della metà del XIX secolo, "la pena carceraria era innanzitutto un metodo volto al controllo delle popolazioni devianti e dipendenti", e i detenuti erano per lo più poveri e immigrati europei arrivati da poco nel Nuovo mondo (11).
Ai giorni nostri, l'apparato carcerario americano svolge un ruolo analogo nei riguardi delle fasce di popolazione rese superflue dalla duplice ristrutturazione del rapporto salariale e dell'assistenza da parte dello stato: i settori della classe operaia in declino e i neri. Questo sistema assume così un posto centrale tra gli strumenti di governo della miseria, al crocevia tra il mercato del lavoro dequalificato, i ghetti urbani e i servizi sociali "riformati" e a sostegno della disciplina del cosiddetto rapporto di lavoro flessibile. In primo luogo, il sistema penale contribuisce direttamente a regolare i segmenti inferiori del mercato occupazionale, e lo fa in maniera infinitamente più coercitiva di qualsiasi prelievo sociale o regolamento amministrativo. Il suo effetto in questo senso consiste nel comprimere artificialmente il livello della disoccupazione, sottraendo a forza milioni di uomini alla popolazione in cerca di un lavoro; inoltre, esso incrementa fortemente l'occupazione nel settore del beni e dei servizi carcerari. Si valuta ad esempio che durante il decennio 90, le carceri americane hanno abbassato di due punti l'indice della disoccupazione negli Stati uniti. Di fatto, secondo i ricercatori Bruce Western e Katherine Beckett, se si tiene conto dei differenziali tra i tassi di popolazione detenuta dei due continenti, si può constatare, in contrasto con le tesi attivamente diffuse e comunemente prese per buone, che il tasso di disoccupazione dichiarato dagli Stati uniti nell'ultimo ventennio ha superato quasi sempre (in 18 anni su 20) quello dell'Unione europea (12). D'altra parte, questi due autori hanno dimostrato che l'ipertrofia carceraria è un meccanismo a due facce: se da un lato, a breve termine, migliora apparentemente la situazione occupazionale comprimendo l'offerta di manodopera, a lungo termine non può che aggravarla in quanto pone milioni di persone in condizioni di non poter praticamente più trovare un posto di lavoro: "L'alta proporzione della popolazione incarcerata riduce il dato percentuale della disoccupazione negli Stati uniti, ma il mantenimento di questo basso livello sarà tributario di un'espansione ininterrotta del sistema penale".
La massiccia e crescente preponderanza dei neri, a tutti i livelli dell'apparato penale, getta una cruda luce sulla seconda funzione assunta dal sistema carcerario nel nuovo sistema di governo della miseria: quella di sovrapporsi al ghetto per relegare una popolazione considerata deviante e pericolosa, oltre che superflua, sia sul piano economico dato che gli immigrati messicani o asiatici sono assai più docili sia su quello politico poiché i neri poveri non votano, e il centro di gravità elettorale del paese si è comunque spostato verso i quartieri periferici bianchi. La carcerazione è in questo senso soltanto la manifestazione parossistica della logica dell'esclusione, della quale il ghetto è al tempo stesso strumento e prodotto, fin dalle sue origini storiche. Infine, le istituzioni carcerarie sono in presa diretta con gli organismi e i programmi incaricati di "assistere" le fasce di popolazione emarginate. Da un lato, la logica punitiva propria al settore penale tende a contaminare, e quindi a ridefinire gli obiettivi e i dispositivi dell'assistenza sociale. Dall'altro, che lo vogliano o no, gli istituti di pena devono far fronte, in emergenza e con i mezzi di cui dispongono, a tutte le difficoltà sociali e sanitarie che la loro "clientela" non ha potuto risolvere altrove. Infine, i vincoli di bilancio e la moda politica del "meno stato" spingono alla mercantilizzazione, sia nel campo dell'assistenza sociale che in quello della reclusione.
Numerosi stati, quali il Texas o il Tennessee, hanno già trasferito buona parte dei loro detenuti in reclusori privati, e subappaltato la gestione amministrativa dell'assistenza sociale a ditte specializzate. Un modo per rendere redditizi i poveri e i criminali, in senso ideologico oltre che economico. Quello che si sta costituendo è un sistema commerciale in ambito carcerario e assistenziale, destinato a sorvegliare e a punire la popolazione restia a sottomettersi al nuovo ordine economico, in base a una divisione del lavoro per generi (13); la componente carceraria si occupa prevalentemente dei maschi, mentre quella assistenziale esercita la propria tutela sulle donne e sui bambini. Ed è la stessa popolazione a circolare da un polo all'altro di questa rete, in un circuito pressoché chiuso.
L'esperienza americana dimostra che oggi, come già alla fine del secolo scorso, non si può isolare la politica sociale da quella penale, o in altri termini, il mercato del lavoro dall'assistenza sociale (se ancora possiamo definirla tale) e dal carcere, se non ci si vuole precludere la comprensione di questi diversi ambiti (14). Dovunque l'utopia neoliberale è riuscita a tradursi in realtà, le fasce più deboli e tutti coloro che sono stati estromessi dall'ambito del lavoro ancora tutelato non ne hanno tratto, come proclamano i suoi paladini, una maggiore libertà, ma al contrario la sua limitazione o soppressione. È il risultato della regressione verso un paternalismo repressivo d'altri tempi, quello del capitalismo selvaggio, oggi ancor più inasprito da uno stato punitivo onnisciente e onnipotente.

Fonte: Le monde diplomatique Luglio 1998

Note


(1) Leggere "L'eterno ritorno del miracolo americano" di Loïc Wacquant, "La généralisation de l'insécurité salariale en Amerique", Actes de la recerche en sciences sociales, dicembre 1996.

(2) David Chalmers, And the Crooked Places Made Straight: The Struggle for Social Change in the 1960s, Temple University Press, Filadelfia, 1991, e James T. Patterson, Grand Expectations: The United States, 1945-1974, Oxford University Press, New York, 1996.


(3) Su questi dibattiti, Norval Morris, The Future of Imprisonment, The University of Chicago Press, Chicago, 1974.


(4) Salvo indicazioni contrarie, per tutte queste statistiche ci si è basati sulle diverse pubblicazioni del Bureau of Justice Statistics del ministero federale della giustizia, e in particolare sulle sue relazioni periodiche Correctional Populations in the United States, Washington, Government Printing Office.


(5) Diana Gordon descrive efficacemente questa sinergia in The Justice Juggernaut: Fighting Street Crime, Rutgers University Press, New Brunswick, 1991.


(6) Lo stato dell'Illinois ha immesso sul Web una sintesi del casellario giudiziario e i dati segnaletici di tutti i suoi detenuti, in modo che con qualche colpetto di mouse chiunque possa sapere tutto del passato giudiziario di un detenuto.


(7) Si vedano i dati compilati da Steve Gold, Trends in State Spending, Center for the Study of the States, Rockefeller Institute of Government, Albany (New York), 1991.


(8) Questa valutazione accomuna in effetti bianchi anglosassoni e ispanici, aumentando così indebitamente il tasso dei bianchi di origine europea; un effetto di maggiorazione peraltro sempre più sensibile nel tempo, dal momento che la fascia di popolazione di origine latina è quella il cui tasso di incarcerazione è cresciuto più rapidamente in quest'ultimo periodo.


(9) È il titolo dell'opera principale di Jerome Miller, Search and Destroy: African-American Males in the Criminal Justice System, Cambridge University Press, Cambridge, 1997.


(10) Per una discussione di questi diversi punti, leggere Loïc Wacquant, "Crime et chëtiment en Amérique de Nixon à Clinton", Archives de politique criminelle, Parigi n.20, primavera 1998.


(11) David Rothman, The Discovery of the Asylum: Social Order and Disorder in the New Republic, Little, Brown, Boston, 1971, pp. 239-240.


(12) Bruce Western e Katherine Beckett, "How Unregulated is the U.S. Labour Market? The Penal System as a Labour Market Institution", comunicazione al Congresso annuale dell'American Sociological Association, 39 pagine, 1997, p. 31.


(13) Loïc Wacquant, "Les pauvres en pëture: la nouvelle politique de la misère an Amerique", Hérodote, Parigi, n. 85, primavera 1997.


(14) Come dimostra David Garland in Punishment and Welfare: A History of Penal Strategies, (Gower Aldershot, 1985), nel caso paradigmatico dell'Inghilterra vittoriana.
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29.12.02

 
Intervista a Loïc Wacquant
pubblicata su Liberazione del 13/10/2002

Lei descrive da anni le trasformazioni del controllo sociale e dei sistemi penali nella società neoliberale. Quale è il rapporto tra questo processo e l'idea di una guerra annunciata oggi in nome di una sorta di "polizia globale"?
Credo che questi due aspetti siano legati strettamente tra loro. Nel senso che per legittimare in questo momento la propria politica aggressiva nei confronti dell'Iraq, gli Stati Uniti, ma non solo loro, hanno tendenza ad estendere il discorso marziale, la militarizzazione, anche all'interno del paese. In particolare ciò è già emerso nella trasformazione della "lotta al crimine" in una vera "guerra al crimine". Al di là della modifica di vocabolario, si tratta di entrare in una logica di mantenimento dell'ordine per cui i criminali sono pensati come un esercito da combattere, un esercito nemico che si trova però nel nostro territorio. I criminali cessano perciò di avere una fisionomia specifica per divenire degli alieni, che quasi non fanno parte del nostro popolo. Si tratta però anche di un processo più lungo, in atto da tempo: considerare i criminali alla stregua di stranieri significa infatti muoversi lungo una logica di esclusione, decidendo a priori di non considerare in alcun modo il contesto sociale che li circonda. Questo consente poi di applicare contro chi si ritiene "nemico" delle misure di polizia estreme che non si applicherebbero in alcun modo contro un proprio connazionale. Cosi si riesce ad eliminare ogni riflessione razionale sulle cause dei fenomeni, sociali, politici e geopolitici, arrivando di fatto a una dimensione irrazionale in cui i comportamenti giudicati devianti o criminali diventano inesplicabili, assurdi. Del resto è la stessa logica che non consente di capire il perché gruppi di banditi come quello di "Al Qaeda" possano trovare un sostegno presso settori anche non marginali delle società di altri paesi.

Nella sua analisi delle nuove forme dello stato penale lei è partito dalla situazione americana, ma oggi si può forse parlare di una globalizzazione del controllo?
Innanzitutto credo vada fatta una considerazione preliminare su questo tema. Nel senso che non dobbiamo dimenticare come quella che oggi chiamiamo globalizzazione corrisponda all'imposizione del progetto neoliberista a livello internazionale. Progetto che si può riassumere attraverso tre caratteristiche principali. La prima è quella che considera il mercato come la migliore strada per organizzare tutte le attività umane; la seconda è che per permettere che il mercato giochi questo ruolo, lo Stato si deve ritirare dalle sue prerogative; la terza è la "trappola" della responsabilità individuale, nel senso di non considerare più in alcun modo gli spazi di intervento e di riflessione collettivi. In un simile contesto che cerca di imporre internazionalmente una deregulation di tutto il sistema del welfare, le forme della nuova repressione assumono un valore decisivo. La diffusione internazionale delle politiche e dei progetti penali punitivi va infatti di pari passo con la diffusione di queste politiche di deregolazione dello stato sociale, rappresentano cioè una sorta di complemento necessario all'espansione planetaria delle dottrine neoliberiste. L'accento posto sulle forme repressive serve infatti proprio a contenere gli effetti disastrosi prodotti sul piano sociale da queste dottrine. Quando un paese si converte alla politica neoliberale in economia, ecco che automaticamente si converte anche alla politica di penalizzazione della miseria.

In questo senso si può affermare provocatoriamente che quella della repressione rimane una delle poche prerogative ancora esercitate dallo Stato?
Nello stesso momento in cui lo Stato ammette la propria incapacità ad agire sui temi economici e sociali, sembra rifarsi una sorta di verginità intervenendo proprio sul nodo dell' "insicurezza". Questo anche nel senso che la discussione intorno ai temi del crimine e dell'insicurezza diventa il luogo in cui si ritrova un dibattito pubblico, collettivo: si chiede allo Stato e lo Stato risponde. Si arriva a fare di questa questione una questione centrale, perché è il solo terreno sul quale lo Stato accetta di rispondere alla domanda di sicurezza e di ordine dei cittadini che è però in realtà una domanda di ordine e di sicurezza in senso ampio, che riguarda a ben vedere la vita stessa. Domande che riguardano la sanità, il lavoro, l'educazione, le case ... Nel momento in cui sono le aspettative di vita che diventano insicure, i cittadini chiedono sì più sicurezza, ma in questo senso. E lo Stato risponde invece solo sull'aspetto ristretto delle politiche che si occupano dell'insicurezza "criminale". Ma, da parte dei cittadini, si tratta di una partita ben più ampia. Per fare un esempio concreto: oggi in Francia si parla molto della violenza nelle scuole, specie quelle di banlieue, ma sia i genitori degli studenti che i professori che intervengono su questo tema se ne servono in realtà per chiedere più mezzi, più strutture e riflessione sull'avvenire delle scuole stesse. Dunque è attraverso il tema della violenza e dell'insicurezza a scuola che si pongono una serie di quesiti che non hanno nulla a che fare con la questione criminale e che chiedono in realtà un ritorno dell'intervento dello Stato nella società.

La metropoli è il luogo in cui le diverse forme di controllo trovano la loro realizzazione. A partire dalle sue ricerche quale modello di città ci attende nel futuro?
Credo che si vada verso un modello di città divisa tra un centro pulito, con vestigia storiche, accogliente, che diviene un luogo di consumi, anche culturali, per le classi medio alte e un'altra parte della città che si abbandona invece completamente, nella quale non si fanno più investimenti e che diventa il luogo in cui si accumulano tutti i problemi sociali, la povertà, l'emarginazione. Dunque uno sdoppiamento tra un lato prospero e ricco e un altro miserabile e violento: dei quartieri nei quali viene gettato l'insieme dei problemi sociali che sono legati alle ineguaglianze sociali e che vengono sottoposti a una sorveglianza sempre più forte, perché tutti i problemi restino localizzati in quelle zone. In qualche modo si può dire che da un lato ci sia un ghetto dorato in cui i ricchi si richiudono e si proteggono con la videosorveglianza e le polizie private e dall'altra ci sono invece i quartieri da cui la gente vorrebbe solo fuggire, ma in cui è invece costretta, spesso per l'intera vita. È in questo aspetto duale dello sviluppo delle città attuali che si può parlare infine di "americanizzazione" dello spazio urbano, nel senso che differentemente dalle città europee nate nel segno dell'incrocio e della contaminazione, quelle statunitensi si sono sviluppate proprio secondo questa idea di separazione e divisione molto netta.

Nello spazio della metropoli lei identifica due luoghi centrali per le forme del controllo, il ghetto e la prigione. Quale è la situazione oggi?
Il modello del ghetto è oggi in crisi, perché nelle nostre società liberali l'idea stessa del ghetto diviene inaccettabile. A partire dall'esperienza statunitense si osserva però che è proprio quando questa vecchia forma di controllo che era il ghetto, va in crisi, che il sistema repressivo muta. Nel caso americano in particolare, quando i ghetti diventano in qualche modo superflui perché non servono più per controllare la forza lavoro dei neri, visto che ci sono oramai nuove ondate migratorie che hanno preso il loro posto nella società americana, e perché le trasformazioni produttive non necessitano più di quel tipo di controllo, si apre una nuova fase. Naturalmente è poi anche ai vasti movimenti afroamericani degli anni Sessanta che si deve questa modifica. È allora, nel corso degli anni Ottanta in particolare, che il sistema penitenziario comincia ad apparire come il più valido sostituto del ghetto. Questo fino ad oggi, quando oltre un milione di afroamericani adulti sono dietro le sbarre.
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29.12.02

December 28, 2002  
Miserie del presente. Ricchezza del possibile
di André Gorz



Bisogna imparare a cogliere le chanches non realizzate che dormono nelle pieghe del presente. Bisogna voler impadronirsi delle chanches, impadronirsi di ciò che cambia. Bisogna osare rompere con questa società che muore e che non rinascerà più. Bisogna osare l'esodo. Non bisogna attendersi nulla dai trattamenti sintomatici della "crisi", perché non vi è più crisi: un nuovo sistema che abolisce massicciamente "il lavoro" si è strutturato. Questo restaura le peggiori forme di dominio, d'asservimento, di sfruttamento costringendo tutti a battersi contro tutti per ottenere questo "lavoro" che abolisce. Non è questa abolizione che bisogna rimproverargli: è di pretendere perpetuare come obbligo, come norma, come fondamento insostituibile dei diritti e della dignità di tutti, questo stesso "lavoro" di cui esso abolisce le norme, la dignità e l'accessibilità. Bisogna voler osare l'esodo dalla "società del lavoro":
essa non esiste più e non ritornerà. Bisogna volere la morte di questa società che agonizza affinché un'altra possa nascere sulle sue rovine. Bisogna imparare a distinguere i contorni di questa altra società dietro le resistenze, le disfunzioni, le impasse di cui si compone il presente. Bisogna che il "lavoro" perda la sua centralità nella coscienza, nel pensiero, nell'immaginazione di tutti: bisogna imparare a rivolgere al lavoro uno sguardo differente: non pensarlo più come ciò che si ha o non si ha; ma come ciò che facciamo. Bisogna riappropriarsi del lavoro.

Le polemiche che ha suscitato il libro di Jeremy Rifkin sono significative. Ciò che egli chiama "la fine del lavoro" annuncia la fine di ciò che tutti hanno preso l'abitudine di chiamare "lavoro". Non si tratta del lavoro in senso antropologico o filosofico. Non si tratta del lavoro della partoriente, né di quello dello scultore o del poeta. Non si tratta
del lavoro come "attività autonoma di trasformazione della materia", né del lavoro come "attività pratico-sensoriale" mediante la quale il soggetto si esteriorizza producendo un oggetto che è la sua opera. Si tratta senza equivoci del "lavoro" specifico proprio del capitalismo industriale: del lavoro che è in questione allorché si dice che una donna "non lavora" quando dedica il proprio tempo alla cura dei propri figli; e che ella "ha un lavoro" quando dedica anche una sola frazione del suo tempo ad allevare bambini altrui in un asilo nido o in una scuola materna.

Il "lavoro" che si ha o non si ha può non avere alcune delle caratteristiche del lavoro inteso in senso antropologico o filosofico. Di fatto è nella maggior parte dei casi privo del carattere definitorio teorizzato da Hegel: non è l'esteriorizzazione (Entäusserung) mediante cui un soggetto si realizza iscrivendosi nella materialità oggettiva di ciò che crea o produce. I milioni di impiegati o di tecnici che "lavorano" davanti allo schermo non "realizzano" nulla di tangibile. La loro attività pratico-sensoriale è di una estrema povertà, i loro corpi e la loro sensibilità sono messi tra parentesi. Il loro "lavoro" non è una "messa in forma appropriativa" del mondo oggettivo", benché possa pervenire ad una messa in forma quale effetto mediato molto lontano. Per i "lavoratori" dell'immateriale come per la maggior parte di coloro che forniscono servizi, i "prodotti" del loro lavoro sono evanescenti, vengono consumati nello stesso tempo in cui sono compiuti. E' raro che questi "lavoratori" possano dire: "Ecco ciò che ho fatto. Ecco la mia opera. Questa è opera mia". Odio i mistificatori che, in nome della definizione filosofica o antropologica del lavoro, giustificano il valore di un "lavoro" che ne è la miserabile negazione.
A voler negare "la fine del lavoro" in nome della sua necessità e della sua permanenza in senso antropologico o filosofico, si dimostra il contrario di ciò che si voleva provare: è precisamente nel senso della realizzazione di sé , della "poièsis", della creazione di un'opera che il lavoro scompare più rapidamente nella realtà virtuale dell'economia dell'immateriale. Se si desidera salvare e perpetuare questo "vero lavoro", è urgente riconoscere che il vero lavoro non è più all'interno del "lavoro": il lavoro come poièsis, che si fa non è più (o lo è sempre più raramente) all'interno del
"lavoro" socialmente inteso, che si ha. Non è invocando il suo carattere antropologicamente necessario che si dimostrerà la necessaria perennità della "società del lavoro" . Al contrario: bisogna uscire dal "lavoro" e dalla "società del lavoro" per ritrovare il gusto e la possibilità del "vero" lavoro. Alla sua maniera (che non è la mia) Rifkin non dice nulla di diverso: egli afferma che il "lavoro" , di cui annuncia la fine, dovrà essere sostituito da attività aventi altre caratteristiche. Il "lavoro" che il capitalismo nella sua fase ultima abolisce massicciamente è una costruzione sociale; è per questa ragione precisamente che può essere abolito. Perché si dice che una donna ha un lavoro quando insegna in una scuola materna e che non ne ha quando alleva i propri figli? Perché la prima è pagata per quello che fa, mentre la seconda no? (...) Perché il "lavoro" è definito in partenza come un'attività sociale, destinata a iscriversi nel flusso degli scambi sociali che coinvolgono l'intera società. La sua remunerazione attesta questo inserimento, ma non è questo l'essenziale: l'essenziale è che il "lavoro" assolve una funzione socialmente identificata e standardizzata nella produzione e riproduzione della società intera. E per assolvere ad una funzione socialmente identificabile, deve esso stesso essere identificato da competenze socialmente definite che mette in opera sulla base di procedure socialmente determinate. Deve, in altri termini, essere un "mestiere" o una "professione": vale a dire l'applicazione di competenze istituzionalmente attestate secondo procedure omologate. Nessuna di queste condizioni è soddisfatta dalla casalinga: il suo lavoro non si integra all'interno del processo del lavoro sociale; non è assoggettato a procedure omologate, istituzionalmente controllate (o controllabili) nella loro conformità alle norme professionali; non è soggetto a criteri pubblici in materia di orari e di efficienza. In breve non si colloca nella sfera pubblica, non risponde a bisogni socialmente definiti, socialmente codificati. Non più del lavoro dello schiavo o del servo personale al servizio dei desideri esclusivi del suo padrone. Non più del lavoro di creazione, artistico o teorico.

Il creatore, teorico o artista, non "lavora" (non ha un lavoro) se non quando dà dei corsi o delle lezioni che rispondono a una domanda pubblicamente e socialmente determinata; o allorquando esegue un ordine. Lo stesso vale per tutte le attività artistiche, sportive, filosofiche, ecc. il cui fine è la creazione di senso, la creazione di sé (di soggettività), la produzione di conoscenza.... La creazione non è socializzabile, codificabile; essa è essenzialmente trasgressione e nova creazione di norme e codici, solitudine, ribellione, rifiuto e contestazione del "lavoro".
Essa non può essere un "sostituto del lavoro" (come suggeriva Bernard Perret) incaricato di perpetuare la società del lavoro. A causa della omologazione delle competenze, delle procedure e dei bisogni che implica, il "lavoro" è un potente mezzo di socializzazione, di tipizzazione, di standardizzazione, che reprime o limita l'invenzione, la
creazione, l'autodeterminazione individuale o collettiva di nuove norme, competenze e bisogni. E' per questa ragione che il riconoscimento sociale di nuove attività e competenze rispondenti a nuovi bisogni ha sempre dovuto essere imposto dalle lotte sociali. La posta in gioco è sempre stata, almeno implicitamente, politica: bisognava far retrocedere il potere della società (...) sugli attori sociali per affermare il potere e i diritti di questi su quella.
La facilità con cui il neo-liberalismo si è imposto a partire dalla fine degli anni settanta trova in ciò una delle sue ragioni: il rifiuto sempre più diffuso, anche all'interno della classe operaia, della tipizzazione propria del fordismo e della "dittatura sui bisogni" propria del burocratismo dello stato sociale: i "cittadini" erano diventati degli "amministrati", avevano dei diritti solamente nella misura in cui il loro "caso" individuale era previsto da una classificazione prestabilita e da una nomenclatura ufficiale dei bisogni. La soluzione collettiva dei problemi collettivi, la soddisfazione collettiva dei bisogni collettivi venivano così scartate e i legami di solidarietà vissuta rotti da una individualizzazione metodologica che andava a rafforzare il dominio dell'apparato di Stato sui cittadini trasformati in "clienti" di questo .

In teoria (ma solo in teoria) l'abolizione massiccia del "lavoro", la sua destandardizzazione e demassificazione post-fordiste, la destatalizzazione e sburocratizzazione della protezione sociale avrebbero potuto o dovuto aprire uno spazio sociale ad una fioritura di attività autorganizzate e autodeterminate in funzione dei bisogni percepiti e pensati. Questa liberazione del lavoro e questo allargamento dello spazio pubblico non hanno avuto luogo: avrebbero presupposto la nascita di una civiltà, di una società e di una economia diverse, che mettessero fine al potere del capitale sul lavoro e alla supremazia della rimuneratività finanziaria. Ora la destandardizzazione, la demassificazione e la deburocratizzazione postfordiste perseguivano lo scopo opposto: sostituire alle leggi che le società-Stato si danno, le "leggi" anonime del mercato; grazie al gioco non ostacolato di queste "leggi", sottrarre il capitale al potere del politico; frenare le classe operaie ribelli abolendo il "lavoro", ma al contempo continuando a fare del "lavoro" la base dell'appartenenza e dei diritti sociali, la via obbligata per la stima di sé e degli altri.
Si è così aperta una nuova epoca nella quale ciò che poteva servire a liberare gli uomini e le donne dai bisogni e dalle servitù , è stato rivolto contro di loro asservendoli e deprivandoli. Sono così riapparse le stesse forme di sottoproletarizzazione, di miseria fisiologica, di "vagabondaggio" e di "brigantaggio" che avevano accompagnato la nascita della manifattura capitalistica alla fine del XVIII secolo. E' così che le condizioni di vita del "terzo mondo" sono ricomparse nel "primo mondo". Lo "sviluppo" delle produzioni che valorizzano il capitale ha indebolito il lavoro di sussistenza che non lo valorizza, costringendo centinaia di milioni (non esagero) di rurali del "terzo mondo" ad andare ad ingrossare le bidonvilles di gigantesche concentrazioni urbane. E' così che nello stesso tempo, la massa, senza precedenti nella storia, di capitali ha ottenuto dei tassi di profitto senza precedenti nella storia; che questi capitali sono riusciti a far produrre volumi crescenti di ricchezza facendo sempre meno ricorso al lavoro, distribuendo sempre meno salari, e pagando sempre meno imposte (o non pagando alcuna imposta) sui benefici e cessando perciò stesso di finanziare i costi sociali e ambientali indotti dalla produzione, il costo delle infrastrutture di cui quest'ultima ha bisogno.
E' così che la riproduzione materiale e culturale delle società entra in crisi e che si diffondono su tutti i continenti anomia, barbarie, guerre "civile" più o meno larvate, paura del crollo della civiltà e implosione dell'economia mondializzata e finanziarizzata, nella quale il denaro produce denaro, senza vendere o acquistare nulla che non sia denaro. Il denaro è diventato un parassita che divora l'economia, il capitale un predatore che saccheggia la società. L'uno e l'altro, grazie alla mondializzazione del mercato libero da regole e vincoli, si emancipano dagli Stati e dalle società, sostituendo alle società-Stato la non-società assoluta e agli Stati-nazione uno Stato "virtuale" senza territorio, né frontiere, né distanze, né cittadini: lo Stato-mondiale del re-denaro. E' così che infine il capitale realizza la propria essenza ideale di potere assoluto che non ammette né condivisioni, né vincoli. Separato dal mondo della vita e delle realtà sensibili, sostituisce ai criteri del giudizio umano l'imperativo categorico del proprio accrescimento e sottrae il suo potere ai poteri umani: il suo Esodo è riuscito.

Il capitalismo è riuscito, così facendo, a superare la crisi del modello fordista. Vi è riuscito impadronendosi di un mutamento tecnico-scientifico che lo oltrepassa e di cui è incapace, come mostra Jacques Robin, di assumerne la portata storica e antropologica . Il capitalismo ha largamente dematerializzato le principali forze produttive: il lavoro (e non siamo che all'inizio di questo processo) e il capitale fisso. La forma più importante di capitale fisso è ormai il sapere accumulato e reso immediatamente disponibile dalle tecnologie dell'informazione, mentre la forma più
importante di forza lavoro è l'intelletto. Tra intelletto e capitale fisso - vale a dire tra il sapere vivo e quello incorporato nella macchina- la frontiera è ora indefinita. Il capitalismo post-fordista fa proprio lo slogan di Stalin: "L'uomo è il capitale più prezioso". "L'uomo" viene sussunto nel processo di produzione come "risorsa umana", come "capitale
umano", capitale fisso umano. Le capacità specificamente umane vengono integrate nello stesso sistema insieme all'intelletto inanimato delle macchine. Egli diventa cyborg, mezzo di produzione nella sua totalità, fin nel suo essere-soggetto, ovvero al tempo stesso capitale, merce, lavoro. E nella misura in cui non vi è possibilità di uso delle sue capacità nel sistema di valorizzazione del capitale, egli è rifiutato, escluso, considerato non esistente. L'uomo-il-capitale-più-prezioso non è uomo, se non può funzionare come capitale.
E' in questo contesto che si colloca il problema posto da Lester Thurow: "Come può funzionare il capitalismo quando il capitale più importante, il capitale-sapere, non ha più un proprietario?" . Il capitalismo offre al momento due risposte parziali e provvisorie:
1. "L'impresa individuale" , all'interno della quale "l'uomo" tratta se stesso come capitale e si autovalorizza in quanto tale. E' il caso dell'elite of knowledge workers, come la definisce Rifkin, che costituisce una frazione di quel 4% di americani attivi che guadagna complessivamente quanto la metà (51%) di tutti coloro che percepiscono un salario. Robert Reich la descrive come "una piccola élite di americani prosperi all'interno di un paese di lavoratori sempre più pauperizzati. I membri di questa tribù di nomadi high-tech hanno più cose in comune tra di loro che con i cittadini dei paesi dove svolgono le loro attività. Essi si ritireranno all'interno di enclave sempre più isolate dal mondo e le loro zone di attività non assomiglieranno in nulla al resto dell'America" .
2. La seconda soluzione è quella proposta dalle grandi imprese: esse si appropriano del "capitale umano" ripristinando rapporti pre-capitalistici, quasi feudali, di vassallaggio e di appartenenza. (...)
Il capitalismo non eviterà il suo crollo, afferma Thurow, se non cambia in profondità, se non propone un "grande progetto", "un'idea convincente di un avvenire migliore", "l'idea di un bene superiore comune all'intera società". Ma questa idea, aggiunge, non esiste da alcuna parte, "è la sinistra che la deve fornire". Bisogna dunque salvare il capitalismo contro la sua stessa volontà? Ciò è possibile? Non c'è nulla di meglio da fare?
Possiamo rispondere al suo Esodo mediante un nostro Esodo verso terre che egli non controlla? Vi sono per questo Esodo strade praticabili sia nei paesi ricchi che in quelli periferici, quelli che annoverano attualmente 800 milioni di disoccupati totali o parziali e nei quali 1200 milioni di giovani arriveranno sul "mercato del lavoro" nei prossimi venticinque anni?

Alcuni di noi, all'inizio degli anni sessanta, distinguevano le riforme subalterne da quelle rivoluzionarie . Le prime assumono l'urgenza di rimediare alle disfunzioni della società esistente, le seconde partono invece dall'urgenza di oltrepassare la società esistente per andare verso una società diversa che è in gestazione e che fornisce alle azioni il loro senso e il loro scopo ultimo. Il compito della politica è quello di definire degli obiettivi strategici intermedi il cui perseguimento risponda alle urgenze del presente, ma prefiguri al contempo la società altra che chiede di venire alla luce. (...)


A. Gorz, Misères du present. Richesse du possible,
Galilée, Paris, 1997, pp. 11-20
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28.12.02

 
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